Conférence de Serge Guiboud-Ribaud donnée le 13 juin 2018, à la Maison Saint-Anthelme de Belley sur les deux Pont-de-Beauvoisin.

Conference s Guiboud RibaudD’emblée, le conférencier, place ses auditeurs dans la situation des Pontois des deux rives du Guiers. Il utilise à dessein le symbole de la divinité romaine du Janus bifront - à « deux têtes » - qui évoquait pour les latins les passages, les portes, mais aussi les commencements et les fins. Car, depuis la fin du XIVe siècle, la vie de ses habitants a toujours été rythmée et influencée par la frontière qui sépare alors le comté de Savoie des terres du Dauphiné récemment acquises par la France.

Il précise ensuite, à l’aide de cartes et d’une chronologie comment fut créée cette frontière du Guiers. Nous nous bornerons ici à citer quelques évènements marquants, à savoir : 1288 : acquisition des deux bourgs de Pont-de-Beauvoisin par Amédée VI de Savoie ;en 1349 : le Dauphin Humbert II vend (« transporte ») le Dauphiné à la France ; 1355 : premier traité de Paris et 1377 : second traité de Paris. On observe qu’à cette dernière date, sont mis en place sur chaque rive un seigneur et un mandement mais une seule paroisse (Saint-Clément) et un seul cimetière sur la rive française.

Puis il évoque l’importance de la route Lyon-Turin que favorisent tout à la fois les comtes et ducs de Savoie et les rois de France avec de part et d’autre des Alpes, une douane à Pont-de-Beauvoisin, et l’autre à Suse en Piémont. Cette voie n’est en fait, qu’une dérivation d’une vingtaine de kilomètres passant par Les Abrets et Pont-de-Beauvoisin, de l’antique voie impériale romaine Vienne-Milan par le Petit-Saint-Bernard – devenue Lyon-Turin par le Mont-Cenis - reliant La Tour-du-Pin à La Bridoire, et transitant par Aoste (Isère) et la vallée du Guiers. Cet intérêt qu’elle garde pendant près de cinq siècles, elle le doit principalement aux XVe et XVIe siècles, au développement des foires de Lyon, de la poste, de la diplomatie mais aussi au tourisme et des pèlerinages, et malheureusement au passage des armées vers le Milanais et l’Italie, le comté de Savoie étant une des rares « portes des Alpes ».

Parmi les éléments qui contribuent ensuite à renforcer le choix de cet itinéraire, le conférencier fait état de l’amélioration de son tracé avec la construction en 1583 du pont François 1er sur le Guiers, de la route des gorges de Chailles et de l’aménagement improprement appelé « voie sarde » en 1672, et enfin de l’ouverture du tunnel des Echelles en 1820. Il mentionne aussi des « remises de princesses » entre France et Savoie aux XVIIe et XVIIIe siècles qui donnent aux Pont-de-Beauvoisin leurs lettres de noblesse.

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