Voyage au pays des moines de Cluny, le mercredi 28 juin 2017

berzeIl y avait longtemps que notre Société n’avait porté son intérêt vers le Mâconnais. Nous étions alors en 2005, sur les pas d’un personnage familier, historiquement parlant, puisqu’il s’agissait d’Alphonse de Lamartine.

Cette année, nous avons préféré la compagnie des moines, en nous dirigeant vers Berzé et Cluny plutôt que vers Saint-Point ou Milly.

Un important groupe de nos adhérents est ainsi parti à une heure matinale, plein de curiosité, vers cette destination que notre Société n’avait encore, curieusement, jamais programmée dans ses activités.

En cours de route, malgré une sonorisation défaillante, le président s’est efforcé de présenter l’évolution des premiers siècles du monachisme. A la suite des anachorètes, saint Paul l’ermite ou saint Antoine, sont apparus les fondateurs des premiers monastères, saint Basile, saint Honorat, saint Colomban et surtout les deux saints Benoit, celui de Nursie, auteur de la première règle bénédictine, et celui d’Aniane qui rédigea la « règle des règles » bénédictine, synthèse des précédentes, la seule en vigueur jusqu’à la fin du Xème siècle. Quelques temps après sa création en 909, l’abbaye de Cluny, indépendante de toute autorité laïque ou ecclésiastique en dehors de celle du pape, commence à exercer une influence croissante sur la chrétienté médiévale, grâce à ses abbés Mayeul, Odilon ou Hugues de Semur, à son organisation très structurée et à son implantation dans toute l’Europe. Puis ce fut la création, au XIIème siècle, par Robert de Molesme puis Bernard de Clairvaux de l’ordre des cisterciens, les moines en blanc, par opposition aux moines bénédictins en noir, adeptes d’un mode de vie plus austère, plus rigoureux, symbolisé par une architecture moins ostentatoire, plus dépouillée.

cluny degustationNous avions rendez-vous à Mâcon avec notre guide-conférencière, Claire Matrat, qui allait nous accompagner toute la journée. Elle nous conduisit d’abord vers la chapelle des moines de Berzé. Cette chapelle a été construite au début du XIIe siècle à l’initiative de l’abbé de Cluny, Hugues de Semur, bâtisseur de Cluny III. Elle faisait partie d’un prieuré dont elle est aujourd’hui le seul vestige. Elle est constituée de deux chapelles. La chapelle basse, qui conserve encore quelques traces d’un décor peint, présente une exposition qui retrace l’histoire de ce prieuré destiné à fournir aux moines de Cluny des réserves de blé et de poissons. La chapelle haute est construite en pierre de taille assemblée en grand appareil et est couverte de lauzes. Elle possède une courte et haute nef de trois travées, dont les voûtes étaient autrefois peintes. Cette nef est prolongée par une travée de chœur, plus basse, et un chevet constitué d'une abside semi-circulaire rythmée par de forts pilastres. Elle est célèbre pour ses peintures murales uniques. L’abside est en effet peinte sur toute sa hauteur : sur la voûte, le Christ, entouré des apôtres, transmet sa loi et remet les clés à saint Pierre et le livre à saint Paul, les deux saints protecteurs de l’abbaye de Cluny ; au niveau des fenêtres sont représentés les martyres de saint Blaise et saint Vincent ; au registre inférieur sont figurés des saints orientaux et occidentaux peu connus mais dont des reliques étaient conservées dans le trésor de l’abbaye de Cluny et qui étaient inscrits à son calendrier liturgique. Ces décors sont aujourd’hui les uniques témoignages de la peinture monumentale du temps de l’apogée de l’abbaye de Cluny. La chapelle a été classée monument historique en 1893. Elle a été acquise par l’Académie de Mâcon après la Seconde Guerre mondiale, en 1947, grâce à l’archéologue britannique Joan Evans.

Reprenant notre car nous avons alors parcouru les vignobles du Maconnais que nous présentait notre guide. Terroir bourguignon le plus méridional, le Mâconnais étend ses vignes sur 35 km de long, entre Sennecey-le-Grand et Saint-Véran, et 10 kilomètres de large entre deux vallées : celle de la Grosne, à l’ouest, et celle de la Saône, à l’est...........

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