Conférence donnée par Michèle Blanc, le mercredi 16 novembre 2016, au Palais épiscopal de Belley, à propos d’Adolphe Appian (1818-1898), peintre paysagiste en Bugey.
La présentation du peintre Adolphe Appian, agrémentée par la projection de nombre de ses œuvres, a attiré un large public dans la salle du Palais épiscopal.
La vie de cet artiste depuis sa jeunesse, à Lyon, fut explorée par la conférencière, avec un accent donné sur les dons d’Appian pour le chant et la musique, dans lesquels il excellait, jouant du cornet à piston, du flageolet, du violon, et du piano. Ce fut ensuite la découverte de la peinture sur soie, dans laquelle Appian fut initié par un peintre paysagiste. Un autre don, découvert à cette occasion, lança Appian dans la peinture sur toile de paysages locaux, principalement en Bugey. Après avoir été éduqué en cela par des peintres tels que Corot, Daubigny et Ravier.
Le public découvrit les différentes périodes de la vie d’Appian, les lieux choisis, sa façon de les analyser et de les reproduire. Notamment cette nature qu’il affectionnait dans le silence, lorsqu’à l’heure du crépuscule, au bord du marais de Virieu ou du lac de Chavoley, il peignait le retour des pêcheurs et leurs barques chargées de filets. Appian, c’était le peintre de l’instant, où le silence faisait encore du bruit. Il excellait dans la représentation de la lumière, de l’air, de l’atmosphère du site. Dans la salle de réunion du Palais épiscopal, le public captivé, ne disait mot ! Silence absolu.
Ses œuvres se vendaient bien. Il eut des clients célèbres, tels Napoléon III et la princesse Mathilde auxquels il céda deux tableaux, payés 2000 francs or chacun. L’un concernait Les bords du lac du Bourget et l’autre Le Bac, croqué à Chanaz. Puis ce fut l’ascension d’Appian, qui présentait ses productions dans toutes les expositions, en France et à l’Etranger, fusains, eaux fortes, aquarelles.
Le public eut droit aussi à l’explication de la réalisation des œuvres à l’eau forte, dans lesquelles Appian, maître-aquafortiste, excellait. Ainsi fut réalisé, sur les conseils de son ami Burty, Le chemin des Roches.
Durant 17 ans Appian vint en famille à l’hôtel Buffet à Artemare. Il aimait y retrouver ses lieux familiers. Pendant ses séjours, il peignit une trentaine d’œuvres, tant sur Cerveyrieu et les environs, que dans les vallées du Furans et de l’Albarine, jusqu’au plateau d’Hauteville.
Conférence donnée par Bernard Kaminski, le mercredi 19 octobre 2016, au Palais Episcopal de Belley, à propos de la ville de Belley antique
Les fouilles entreprises à l’occasion de la reconstruction de la cathédrale au XIXe siècle, lors de la construction de la maison Saint-Anthelme en 1931, puis des thermes en 2008-2009, mais aussi les trouvailles fortuites faites depuis plusieurs siècles sur l’emprise de l’agglomération antique, ont permis progressivement, de donner une idée de l’importance de la ville.
Bien avant ces fouilles, les traditions orales populaires, confirmées notamment par les écrits de Jacques Fodéré, au début du XVIIe siècle, et le mythique « Poème de la ville de Belley », très probablement fécondé par la fertile imagination de Philibert de Pingon au milieu du XVIe siècle, avaient contribué à valoriser, souvent abusivement, son passé plurimillénaire. La faisant remonter au-delà de Brennus (IVe siècle av. J-C), la donnant comme lieu de séjour de César avant la conquête des Gaules, elles en firent la proie des Goths barbares d’Alaric au début du Ve siècle. En outre, elles lui attribuèrent tous les apparats d’une grande cité romaine, tels que théâtres, temples, amphithéâtre, forum, enceinte complétée d’une citadelle, multiples portes, et réseau d’aqueducs.
Si les découvertes les plus anciennes la font effectivement remonter à la fin de l’Âge du Bronze, il est vraisemblable que c’est à l’Âge du Fer, et notamment à La Tène (IIIe et IIe siècles av. J.-C.), que les trois conditions habituelles des lieux de sédentarisation furent alors appréciées en ce lieu. Il permettait en effet d’associer un carrefour de voies stratégiques, notamment de la route de l’étain, entre la (Grande) Bretagne et la péninsule italienne, la présence de sources permanentes au pied de la côte de Melon et un habitat de hauteur sur le plateau situé entre le Furans et l’Ousson. Quel peuple gaulois l’occupait alors ? Le conférencier, reprenant point par point différents éléments de recherche (monnaies, écrits de César, approches géostratégique et ecclésiastique, métriques des voies antiques, incorporation commune du Bugey, Valromey et Savoie Propre en Sapaudia dès le IVe siècle, etc.) conclut à l’appartenance du Bugey et du Valromey au territoire allobroge.
Conférence donnée par André Sarra-Bournet , le mercredi 15 juin 2016 à la Maison Saint-Anthelme de Belley intitulée « Images du Bugey raconté par des écrivains ».
A partir du libellé le conférencier rappelle que l'image est une représentation visuelle ou mentale. L'imago, chez les Romains, est le masque mortuaire censé garder les traits du défunt.
Son introduction débouche sur une double problématique : a-t-on toujours conscience de l'image, et les écrivains perçoivent-ils les mêmes images du Bugey que leurs habitants ?
La première partie s'ouvre sur la perspective d'un Bugey, terre racontée davantage par les écrivains que celle d'autres régions françaises.
Une seconde partie, tout en présentant leur possible interpénétration, oppose une littérature de terroir s'enracinant dans le particularisme de la ruralité (Chaventon, Tendret, Vicaire...) à une littérature de voyage (Sand, Dumas...).
Une troisième partie permet de découvrir le regard porté sur le Bugey par les poètes et romanciers
Conférence donnée par Jean-Paul La Batie, le mercredi 25 mai 2016, à la Maison Saint-Anthelme de Belley, sur Le docteur Joseph Claude Anthelme Récamier
Joseph Claude Anthelme Récamier, naît le 16 novembre 1774, à Cressin-Rochefort, sur la rive droite du Rhône. Issu d’une famille implantée de longue date en Bugey, puisque la généalogie peut y être remontée jusqu’en 1490, il compte parmi ses aïeux, des médecins, des prêtres, des jurisconsultes et des notaires royaux juges-châtelains. Son père François Marin Récamier est le quatrième notaire royal juge-châtelain de la famille, parente des Brillat-Savarin, et sa mère, Jeanne-Françoise Chaley, originaire de Ceyzérieu, est apparentée à Saint François de Sales. D’une mère catholique, et de son oncle, curé de Villebois (Ain) il reçoit une éducation certes bourgeoise et religieuse, mais aussi rigoureuse et marquée par le sens du devoir. Son parrain est Jean Anthelme Brillat-Savarin, auteur de Physiologie du Goût.
Joseph Récamier poursuit des études secondaires au collège de Belley, puis, contrairement aux vœux de son père, il ne s’oriente pas vers le notariat, mais vers la médecine en entrant dans le service de chirurgie de son oncle, le docteur Anthelme Récamier, à l’hôpital de Belley. En 1793, il est réquisitionné comme sous aide-major dans l’armée des Alpes, et dirigé avec elle sur Lyon, pour réprimer la révolte des insurgés. C’est à cette période qu’il se lie d’amitié avec Bichat.
L'explosion d'une locomotive à vapeur à Argis, le 2 Août 1935.
Une conférence de Monsieur Gérard JOUD, le mercredi 18 novembre 2015
Plus de 80 ans après la catastrophe ferroviaire survenue dans la nuit du 1er au 2 août 1935, à 0 h 15, sur la ligne Bellegarde-Ambérieu, M. Gérard Joud, nous propose de revenir sur cette tragédie. En la circonstance, cet évènement a été marqué par l’explosion de la chaudière de la locomotive à vapeur 141 C 623 qui tractait alors l’express Saint-Gervais-Paris, entre les gares de Tenay-Hauteville et Saint-Rambert-en-Bugey. Mais aussi, par la mort des deux personnes affectées à sa conduite.
Un illustre pontois aujourd'hui méconnu, Emmanuel Crétet, Ministre de l'intérieur de Napoléon Ier.
Une conférence de Monsieur Jean-Pierre BLAZIN le mercredi 20 mai 2015
Dans la ville de Pont-de-Beauvoisin, partagée par le Guiers, Emmanuel Crétet naît le 10 février 1747, en rive droite, côté royaume de Piémont-Sardaigne. Car, depuis 1601, date du traité de Lyon entre le duché de Savoie et le royaume de France, la ville, contrairement à celles de Seyssel, Chanaz et la Balme, ne fait pas partie, sur ses deux rives, du royaume de France.
Dans ce contexte politique, Emmanuel Crétet est issu d’une famille de notables qui s’est considérablement enrichie dans le négoce de frontière, vraisemblablement aussi en réalisant des opérations de contrebande. Ce qui n’avait, il est vrai, rien d’exceptionnel en pays de Guiers, car pendant ses jeunes années, y sévissait « la bande à Mandrin ». Cette famille possédait deux hôtels particuliers, exerçait alors des activités bancaires, et aspirait, en conséquence, à acquérir des titres de noblesse.
Les bernardines à Belley entre éducation, contemplation et refondation (XIXème - XXème siècles)
Une conférence de Monsieur Alain GUERRIER le mercredi 29 avril 2015
S’inspirant des préceptes qui animaient déjà saint Bernard, abbé de Clairvaux, promoteur de l’ordre de Cîteaux au XIIe siècle, les Bernardines sont issues d’une réforme de l’ordre cistercien en Savoie, au début du XVIIe siècle, à la suite du concile de Trente (1530).
C’est au sein de l’abbaye d’origine médiévale de Sainte-Catherine du Mont, implantée sur les contreforts du Semnoz, à proximité d’Annecy, que cette réforme (participant, en fait, de la Contre-Réforme, à peu de distance de la Genève protestante) va naître, sous l’impulsion de François de Sales, évêque de Genève, et de Louise de Ballon.